Corriger le B.A.T. d’un livre avant impression
Corriger le Bon à tirer est une étape importante et très plaisante de l’édition d’un livre. La dernière étape avant impression définitive. La dernière relecture où l’œil doit à la fois traquer les dernières coquilles de typo et d’orthographe, vérifier les choix de mise en page (découpage des paragraphes, titre des chapitres, disposition du livret photo, légendes…), apprécier la couverture en s’assurant de la cohérence de ses éléments et enfin, jauger de la qualité de l’ensemble.
Le tout premier livre
Corriger le BAT est surtout le premier moment où l’on tient le livre dans ses mains. Quel instant ! Joie profonde de la promesse tenue et du long parcours de l’écriture abouti. Excitation de voir l’objet livre tel qu’il a été fantasmé, réfléchi, voulu, tenté, et au final validé. Fierté d’avoir œuvré à la naissance d’un récit que l’on imagine déjà dans les mains des lecteurs.
La révélation de l’épreuve
Mais avant, il faut encore lui consacrer un moment délicat (dans le sens premier du terme), munie d’un crayon papier et d’une gomme, celui de le parcourir avec une attention infinie lors de laquelle, ô magie, on a beau avoir les yeux et le cerveau programmés sur les virgules, les espaces et les s du texte, la vision globale que l’on passe son temps à chercher au long du travail découpé de l’écriture, la vision d’ensemble que l’on voudrait percevoir avec acuité malgré les nombreuses lectures à l’écran, s’offre enfin à nos yeux. Et cela grâce au papier, grâce à « l’épreuve » que l’on tient dans ses mains, grâce à ce premier exemplaire qui passe de la table de chevet au sac-à main. Le récit se révèle, le récit se déploie, le récit nous dit qu’il existe enfin.
Récit tu seras
Les BAT que je relis pour validation d’impression sont principalement ceux de récits de vie à tirage familial, de 20 à 300 exemplaires environ, destinés aux proches, aux amis, aux anciens collègues et aux partenaires. Dans ce cas, la sortie du BAT est d’autant plus touchante que j’accompagne les auteurs dans l’écriture de leur histoire pendant plusieurs mois et qu’un lien de confiance s’est tissé, comme une histoire dans l’histoire.
Lecture « sur épreuve » du manuscrit
La relecture / correction que je fais aussi de manuscrits destinés aux éditeurs ne connait pas cette étape du BAT vu que le texte s’envoie en fichier A4 par boite numérique et que l’impression sera prise en charge par l’éditeur si le texte a la chance d’être retenu. Mais de la même façon que pour un récit, je procède à une lecture « sur épreuve », la dernière avant de souhaiter bon vent au texte, la première avec le manuscrit imprimé et relié par une spirale, dans les mains. Un moment privilégié et précieux que je ne raterais pour rien au monde.
Autres articles qui pourraient vous intéresser :