Avoir le mot sur le bout des pieds
Ou comment écrire grâce au mouvement
Vous avez le mot sur le bout de la langue ? Vous stagnez sur un passage de votre discours ? Votre article est brouillon ? C’est simple, enfilez vos baskets et allez courir. Au moins trente minutes. Un pied devant l’autre, la cadence à trouver, le souffle à poser et vous verrez les mots et les idées vous tomber dessus ou vous sortir du bout des pieds. Reste plus qu’à rentrer pour tout noter. Bon, dit comme ça, ça parait simple… et ça l’est. Pour une expérience probante, l’envisager comme une pratique quotidienne.
Vous l’aurez compris, c’est ma façon d’écrire et de travailler. Je pense, je m’organise et j’écris en mouvement, dehors, matin et soir. Je cours le plus souvent, c’est pratique, c’est facile, c’est véritablement un de mes outils de travail au-delà d’une nécessité de bien-être. Je marche aussi beaucoup, la cadence plus lente englobe l’espace et fait place aux réflexions plus amples, aux inspirations de fond. Fond, voilà le mot clé dans mon approche du sport et de l’écriture. Car chez moi ces deux passions sont liées et progressent de façons similaires. J’aime les pratiques de fond, les grands espaces, la fluidité et la glisse, la technique et les récits. J’aime analyser la technicité nécessaire pour progresser sur un sujet ou sur les pistes. Ancrages est née quand je pratiquais l’aviron sur l’Isère et ce n’est pas un hasard. Depuis, j’ai aussi découvert le ski nordique en skating, j’ai repris le crawl en piscine et en lac et je me suis mise au vélo de route. Qui disait les mots au bout de la langue ? Le corps entier peut écrire.